La faune non aquatique / La fauna no acuática
Quelques-unes de nos rencontres
avec la faune non-aquatique
Mais quel est donc cet
oiseau qui élut domicile à la proue de «Tchao Tchao», partageant avec nous un
moment de navigation entre Cartagena de Indias et les îles San Blas ?
Il est à chaque fois
surprenant de voir surgir de nulle part, en pleine mer, un oiseau, petit ou
grand, qui vient se reposer l’espace d’un instant sur le bastingage de notre
maison sur l’eau, et qui profite de notre terrasse sans avoir demandé la
permission. Certains, comme celui-ci, pousse même le bouchon un peu loin en
prenant le hublot de notre cabine pour les commodités du bord ! Vous
avouerez que la prise de vue (pas de bec !) est particulièrement
réussie !!
Ce fut ensuite une autre espèce de volatile qui nous rendit visite alors que nos mochileros faisaient bronzette sur le pont. Lecture, sieste et autres occupations furent interrompues le temps de faire retentir le clic-clac des appareils photos ; ce fut comme si cet oiseau jouait au jeu de la pose avant de prendre son envol et de rejoindre son nulle part.
Ce qui de loin semblait être un sourire de bienvenue devenait, au fur et à mesure que la distance entre nous diminuait, une grimace un rien malicieuse et intelligente ! Je vous jure que ni une ni deux (il faut dire qu’il y a des précédents dont nous connaissions la teneur…), le retour vers notre dinghy fut rapide, les regards jetés en arrière furtifs mais fréquents, une fois à bord nous avons encore pu faire quelques photos et hop ! moteur en marche et bout largué avant que ce coquin ne fasse le funambule sur notre amarre, comme cela est déjà arrivé à un bon ami qui avait eu le malheur de venir sur cette île avec de la nourriture pour les singes. Ils ne le laissèrent plus partir et ce n’est que presque trois heures plus tard qu’il réussit à détourner leur attention et prendre la fuite !
A Isla Rosario, les
oiseaux n’osaient pas venir à notre bord et se tenaient à l’écart tout en nous
observant, juchés sur des piquets qui avaient dû, un jour, servir de bâtons d’alignement
ou quelque chose d’approchant.
Le «Petit Curieux» est un
passager clandestin qui montra le bout de son bec alors que nous perdions de
vue la dernière île des San Blas, et qui nous honora de sa présence jusqu’à ce
qu’au loin se distingue à peine les contours de Cartagena de Indias – donc
quelques 30 heures de navigation hauturière.
Nous avions levé l’ancre en fin d’après-midi
et vîmes donc notre Petit Curieux arriver avant le coucher du soleil. Il avait
le plumage froissé et en désordre comme s’il venait d’essuyer un orage. Très
vite il se mit à la poupe du bateau, à admirer – comme nous tous – le coucher
du soleil sur la mer qui nous berçait. Ensuite, il choisit le dinghy comme lit
de fortune, à l’abri du vent, loin de nous… au petit matin, nous fûmes tout
surpris de le voir sortir de là, alors que nous pensions qu’il avait quitté le
navire pendant la nuit ! Nous lui avons donné à boire et à manger et avons
commencé nos tentatives d’approche une fois qu’il était rassasié…
Finalement, Petit Curieux s’est
révélé pas farouche du tout, et même donc vraiment curieux : après avoir
joué à cache-cache entre mes pieds, il avisa la descente du carré : j’y
vais ou j’y vais pas ? un regard insistant, quelques sautillements en haut
de l’escalier… mais qu’est-ce donc sur la table ? une assiette ? des
petits gâteaux ? Allons voir !! Et le voilà à l’intérieur du carré,
essayant de picorer à droite, à gauche. De peur de le perdre de vue et qu’il ne
soit prisonnier à notre insu dans un coin du bateau, je jugeai préférable de
lui demander gentiment mais fermement de me suivre au-dehors. Ce qu’il fit sans
rechigner, installé sur mon poignet puis sur mon bras ; un petit moment de
bonheur que de sentir le petit cœur de cet être minuscule palpiter à travers
mon corps…
Une nouvelle nuit de
navigation nous attendait, Petit Curieux la passa dans le dinghy comme la
précédente et il nous sembla cette fois tout à fait normal de le voir en sortir
à l’heure du petit déjeuner, le lendemain.
Ensuite, une fois sur le
pont, Petit Curieux fit sa gymnastique matinale qui consista à garder l’équilibre
sur les bouts et pschuitt ! avec le même naturel avec lequel il était
arrivé, il nous quitta alors que les premiers buildings de Cartagena étaient en
vue. Nous venions de passer un peu plus de trente heures avec lui, ou lui avec
nous… quelle importance ?! «Tchao Tchao» Petit Curieux !
Puerto Lindo est un mouillage très sympathique où se trouve, en bordure de la baie, un petit restaurant très sympathique, tenu par Hans et Edina, un couple très sympathique ! Hans est amoureux de sa femme, mais aussi des oiseaux… et toutes sortes viennent chez lui, on dirait qu’ils le sentent… ils viennent lorsqu’ils sont malades ou blessés, ils atterrissent là et Hans les soigne, leur donne la becquée, les caresse, les choie… c’est ainsi qu’arriva un jour Tuki, un beau toucan qui resta plusieurs années chez Hans. Il lui construisit une grande cage pour le protéger des dangers de la jungle qui nous entoure mais tous les soirs, il ouvrait cette cage pour que Tuki déploie ses ailes et profite du vent, des arbres, de la liberté et la reprenne quand il voudrait. Tous les soirs, un rituel entre eux… à 17 heures, Tuki partait en promenade. Jamais loin, on l’entendait d’un côté puis de l’autre, il venait même nous narguer et frôlait nos têtes à toute vitesse pour nous faire peur ! Il nous picorait le côté de la main ou nos orteils de son gros bec, sans agressivité, pour jouer… tous les soirs, un rituel immuable. Une fois le bar fermé, le soir, avant d’aller dormir, vers minuit, Hans sifflait et Tuki arrivait au galop ( J), se laissait caresser et entrait dans sa cage dorée jusqu’au lendemain 17 heures. Depuis quelques semaines, la cage est vide, Tuki n’est pas rentré un soir et n’a plus donné signe de vie… Hans est heureux, il sait que son ami a retrouvé la liberté complète, comme le font tous les toucans d’un certain âge auxquels on laisse l’opportunité de choisir.
Algunos de
nuestros encuentros con la fauna no acuática
¿Pero cual es
este pájaro que se domicilió sin más papeleo a la proa del “Tchao Tchao”,
compartiendo con nosotros parte de una navegación entre Cartagena de Indias y
las islas San Blas?
Cada vez me sorprende ver surgir en alta mar pájaros, grandes o pequeños, y verles posarse en la borda del barco para descansar, disfrutando de nuestra terraza sin pedir permiso. Alguno de ellos, este mismo para no citarlo, hasta usó la portilla de nuestro camarote como si fuesen las comodidades de a bordo. ¡Convendréis conmigo del éxito de la toma (ver álbum correspondiente)!
Nos visitó también otra especie de volátil mientras unos mochileros estaban tomando el sol en la cubierta. Lectura, siesta y otras ocupaciones fueron abandonadas en beneficio del clic-clac de las cámaras fotográficas; fue como si este pájaro jugara a tomar posturas antes de retomar su vuelo hacia lo que nos parecía ningún sitio…
En Isla Linton,
frente a nuestro habitual anclaje de Puerto Lindo, nos esperaba otro tipo de
animal: desde lejos, a cuatro patas, ¡nos pareció este primate bien inofensivo!
Pero cada vez que nos acercábamos más y que se nos venía él más cerca, se hacía
la cosa menos graciosa: aquí lo veis, de pie sobre sus dos miembros inferiores,
acercándose como bailando pero decidido, la cola larga acabada en caracol
levantada hacia el cielo detrás de él.
Lo que desde lejos parecía una sonrisa de bienvenida se transformaba, a medida que la distancia entre nosotros disminuía, en una mueca un nada maliciosa e inteligente. Os juro que en un plis plas (es cierto que teníamos constancia de algunos precedentes…) dimos la vuelta hasta nuestro dinghy, mirando furtivamente pero frecuentemente hacia atrás, una vez a bordo pudimos todavía sacar unas fotos y ¡ala! motor en marcha y amarre suelto antes de que este pícaro haga el funámbulo encima del cabo, tal y como le ocurrió a un buen amigo que por desgracia había traído comida a estos animales que decidieron no dejarle ir y que al fin pudo desviar su atención para escaparse ¡unas tres horas después!
En Isla Rosario, los pájaros no se atrevieron a subir a bordo, se quedaron alejados para observarnos, morados en unos postes metidos ahí algún día para servir de palo de alineamiento o algo parecido.
El “Curiosito”
es un pasajero clandestino que nos enseño su pico un día que estábamos
perdiendo de vista la última isla de San Blas, de camino a Colombia, y que nos
honró con su presencia hasta que a penas se distinguieron los contornos de los
rascacielos de Cartagena de Indias – unas treinta horas de navegación de altura.
Habíamos zarpado al final de la tarde y
vimos llegar nuestro Curiosito justo antes de la puesta del sol. Tenía el
plumaje arrugado y tan desordenado como si acabara de soportar una tormenta.
Nada más llegar, se puso a la popa del barco, encima del pescante, y admiró
igual que nosotros la puesta del sol en la mar que nos mecía. Luego eligió el
dinghy como su nueva cama, bien abrigado del viento, lejos de nosotros… de
madrugada lo vimos salir de ahí con sorpresa, pensando que había dejado el
barco para seguir su viaje durante la noche! Le dimos de comer, de beber, y
comenzamos con nuestros intentos de aproximación una vez que lo vimos bien
saciado…
Curiosito
resulto ser todo menos arisco e incluso muy curioso – desde ahí el nombre que
le pusimos: después de haber jugado al escondite entre mis pies, localizó la
entrada al salón: ¿Me atrevo o no me atrevo? Una mirada insistente, unos
saltitos arriba de la escalera… ¿y eso pero qué es encima de la mesa? ¿Un
plato? ¿unas galletas? A ver… está
dentro, intentando picotear todo lo que se puede. Temo perderlo de vista y que
se encuentre prisionero en algún rincón del barco así que me acerco y le pido
gentilmente pero firmemente que me siga hasta fuera. Lo que hizo sin poner mala
cara, instalado encima de mi muñeca, luego de mi brazo; un momentito de
felicidad que de sentir el corazoncito de este ser tan minúsculo latiendo como
através de mi propio cuerpo…
Otra noche de
navegación, Curiosito la pasó en el dinghy como la anterior y esta vez, nos
hubiéramos sorprendido si no hubiera salido de ahí por la mañana, a la hora del
desayuno.
Después, en
cubierta, Curiosito hizo su gimnasia matutina intentando conservar el equilibrio
encima de los cabos y ¡pfit! con el mismo natural que había llegado, nos dejó
mientras la silueta de Cartagena se precisaba en el horizonte. Acabamos de vivir
algo más de treinta horas con él, o él con nosotros… qué importa!?! ¡“Tchao
Tchao” Curiosito!
Puerto Lindo es un anclaje bien simpático
donde se encuentra, a orillas de la bahía, un chiringuito bien simpático,
llevado por Hans y Edina, una pareja bien simpática. Hans está enamorado de su
mujer, pero también de los pájaros… y todo tipo de pájaros vienen a su casa, es
como si lo sintieran… llegan cuando están enfermos o heridos, aterrizan aquí y
Hans les cuida, les da de comer abriendo sus picos con mucha delicadeza, les
acaricia, les mima… es así que una vez llegó Tuki, un tucán bien lindo que se
quedó varios años con Hans. Le construyó una jaula inmensa para protegerle de
los peligros de la selva que nos rodea, pero cada tarde le abría el portal
de reja para que Tuki desplegara sus
alas, gozando de los vientos, de los árboles, de la libertad y que pudiera retomar
esta última cuando le diera la gana. Cada tarde, un ritual entre ellos dos… a
las 17 horas en punto, Tuki salía de paseo. Nunca iba muy lejos, lo
escuchábamos de un lado o de otro, incluso a veces venía a toda velocidad
rozando nuestros cráneos para asustarnos! Nos picoteaba las manos o los dedos
del pie con su pico enorme, sin agresividad, jugando… cada tarde, un ritual inmutable.
Una vez el bar cerrado antes de acostarse, Hans silbaba y Tuki llegaba al
galope (J), se dejaba
acariciar y entraba en su jaula dorada hasta el día siguiente, a las 17 horas.
Desde hace algunas semanas, la caja está vacía, Tuki no volvió una noche y
desde entonces no ha dado señales de vida… Hans es feliz, sabe que su amigo ha
recuperado su total libertad, tal como lo hacen todos los tucanes de cierta
edad que tienen la oportunidad de
elegir.